Comment a-t-il été permis de construire un géant de béton hideux et déformé dans un Parc Naturel ? La construction de l’hôtel d’Algarrobico a commencé en 2003, par l’entreprise espagnole Azata, avec une autorisation de construction donnée par l’autorité locale de Carboneras, contre les avertissements du Parc Naturel. À l’époque, Greenpeace surnommait l’édifice « hôtel illégal ». En 2006, la construction a été interrompue après que des militants ont intenté une action en justice, affirmant qu’elle détruisait une zone protégée.
Quinze ans après l’arrêt des travaux, la démolition de l’hôtel Azata del Sol est toujours en suspens comme point final d’un complot judiciaire devenu le symbole de l’urbanisme galopant du littoral. L’hôtel fantôme d’Algarrobico est une bonne illustration de la façon dont un projet touristique peut mal tourner lorsque les intérêts politiques, financiers et environnementaux ne sont pas alignés.
L’histoire, alambiquée, commence il y a plus de 30 ans, précisément parce que c’est à cette époque que les normes de construction ont été établies sur le site inséré dans le parc naturel de Cabo de Gata-Níjar, dans la communauté autonome d’Andalousie. Le terrain n’était pas constructible et, de l’avis de tous les responsables, cette stipulation légale devrait suffire à remplir l’objectif. Début 2001, après des modifications successives et complexes des cartes et des schémas directeurs municipaux – pas toujours conformes aux règles -, la demande a été faite de construire un hôtel de luxe qui révolutionnerait le quartier.
Voici une vidéo montrant cet hôtel à l’époque en anglais :
L’hôtel serait basé sur un escarpement au-dessus de la mer, à 50 mètres des vagues de la Méditerranée. Comprenant une piscine, l’esplanade et les bâtiments de la plage, l’hôtel se trouve à seulement 14 mètres de la mer. El Algarrobico, sur la plage du même nom, aurait 21 étages et 411 chambres, mais le projet n’a jamais été achevé.
Comment un tel hôtel pourrait être érigé, et ce qui devrait maintenant arriver à sa structure en béton géante, a fait l’objet d’une bataille judiciaire de 15 ans. Alors que l’affaire traîne en longueur à travers plus de 20 décisions distinctes, l’hôtel lui-même s’est délabré. La bataille juridique est également devenue un test pour savoir si l’Espagne peut encourager un développement plus durable dans son industrie du voyage, un élément fort de l’économie espagnole.
La dernière décision rendue par la Cour supérieure de justice d’Andalousie, en 2011, exhorte le conseil municipal de Carboneras à modifier et à revoir le permis de construire qui lui a été accordé il y a près de deux décennies. À cette époque, on savait déjà qu’il s’agissait d’un espace protégé à la fois pour être encadré dans un cadre naturel et pour avoir enfreint la loi actuelle sur le littoral. Mais la réalité est que le temps passe et que l’Algarrobico est toujours debout.
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